Un Corsaro entre les Dart

La suite en image.
Le but de la journée était de préparer les pièces à peindre c'est à dire : boucher les trous et regarnir les creux. Pour ça, j'utilise de l'étain à 33% (le reste c'est du plomb) et une pate à étamer qui permet de décaper le support et d'y apporter une base d'accrochage. Pour faire fondre l'étain, les vieux et les pros (ou les deux) se servent d'un chalumeau réglé de façon a avoir un long panache (flamme carburante), mais deux copains ayant expérimenté, l'un sur une DS coupée et l'autre sur une Rosalie, m'ont convaincu d'utiliser un bon décapeur thermique. Normalement, il faut une spatule en bois graissée au suif, mais un couteau à mastic en inox a très bien fait l'affaire.

Avant d'attaquer, j'ai formé la tôle autour des trous à reboucher de façon à avoir un peu de profondeur. Après un bon nettoyage au disque à lamelle et à la brosse rotative, je décape la tôle à l'acide chlorydrique. A ce moment là, ça pique les yeux, ça gratte le nez et la gorge, la tôle fume et la bouteille d'acide aussi. Pas le moment le plus agréable




Ensuite, je badigeonne la surface de pate à étamer avec un pinceau.



J'avais besoin des deux mains pour faire fondre l'étain, donc pas de photo à ce stade, mais voici les trous rebouchés après ponçage au disque à lamelles



et derrière, les plots d'étain forment comme une queue de rivet, ce qui devrait assurer une bonne tenue (j'espère )



Ces trous là mesuraient 6mm. Le suivant fait un bon 10. Il a fallu ruser car ça a l'air simple comme ça, mais l'étain mou a une consistance de Nutella, mais juste un peu plus chaud, il est liquide et coule dans le trou. Pour faciliter le travail (et limiter la conso d'étain), j'ai collé un aimant derrière le trou. Ca a très bien marché.



J'en profite pour donner un petit conseil : Contrairement à une voiture où on subit la position de travail, les pièces de motos sont de taille réduite. Pour faciliter (grandement) le travail, pensez à disposer vos pièces de façon à travailler à plat. Comme je le dis plus haut, quand l'étain coule, il tombe. Alors si la pièce est correctement posée, l'étain liquide va combler la partie creuse. Autre chose, bien chauffer la tôle avant de faire fondre l'étain. L'étain chaud sur une tôle froide se refroidit sans adhérer et se détache comme du papier d'alu.

Le carter de chaine était comme ça



Puis...


et enfin..


Autre mission du jour, refaire la fixation arrière du reservoir qui est aussi la fixation avant de la selle (vous suivez ?)
C'est parti avec un bout de fer plat de 30x5, un étau et une massette



Mise en position pour vérifier que ça se monte



Et voilà l'attache



Demain, je vais souder tout ça. Le rond qui traverse l'étrier sera coupé après soudage entre les deux rabats du fer plat pour ne laisser que deux pions qui maintiendront la selle.

Vas y tu tiens le bon bout

Là tu commences à nous bluffer Alain, bravo !

François

Bonjour ,

C'est de la belle ouvrage ..... .... continues .



Christian , 123 .

Merci pour vos encouragements.
La patte d'attache est soudée. Les soudures ne sont pas très belles, mais avec des électrodes un peu humide, un poste pas au mieux de sa forme, une pince de masse au ressort fatigué et avec des contacts oxydée, on ne peut pas faire des miracles surtout que le gars qui tenait la pince, c'était moi. Je ne suis pas un as de la soudure et en plus j'avais très peur de faire un trou dans le tube du cadre. Donc j'ai pris une baguette de 1,6mm et pas trop de jus.
J'ai commandé ma peinture. Je l'aurai la semaine prochaine.
Est ce que quelqu'un pourrait me faire une photo du bol de phare en vue de dessus car sur le mien' j'ai les trois trous pour loger les voyants et le contacteur, mais je n'ai pas ce qui va dedans. Merci

La Veloce de Serge BERNARD, la référence faite par Edgar DONATINI.



François

La soudure à l'arc demande avant toute chose que les contacte soit francs, n'esite pas à démonter les bornes et les fils qui arrive au pince et porte électrode pour nettoyer et recâbler correctement. Il faut aussi décaper le porte électrode lui même au niveau de la prise de baguette ainsi que la pince de masse. Utilise ta brosse sur ta meuleuse pour ça .
Pour améliorer le contacte du porte électrode tu peu aussi utiliser des produit comme du Watelec ou du WD 40 sur les articulation  et dans les bornes de branchement pareil. parce que à la longue ça se charbonne grave là dedans et c'est difficile à nettoyer.
Ensuite il faut que le métal que tu soude soit sans oxydation et sans peinture là ou tu doit travailler.
maintenant fait attention si tu ne met pas assez de puissance parce que tu a peur de percer tu vas procéder à un collage, pas à une soudure, et ça sera fragile.
Le principe du soudage à l'arc c'est de mélanger les métaux pour qu'il ne fassent plus qu'une seule pièce. (continutée moléculaire). C'est pour cette raison que c'est si solide. Pour ça il faut respecter Diamétre de l'électrode en fonction de l'épaisseur à souder, et intensité électrique.
En principe sur les cadres de cette âge les éléments sont brasé. ou soudé au chalumeau.

Tu n'as surement pas de chalumeau à la maison , encore que maintenant pour 300 euros tu trouves l'ensemble ( bouteilles ,manomètres , chalumeau et porte bouteilles) dans tous les magasins de bricolage , mais c'était la solution pour boucher ces trous.

Voila un bricolage avec deux vieux garde boue avant de 175T pour arriver à en réaliser un qui corresponde à un original de 175 GT 1er série de 1955.

Là chapeau.

Oui mais ce type d'exemple appelle irrémédiablement à la question métaphysique des trous.
On serait tenter de décrire le trou comme étant de la matière avec une zone où elle manque soudain.
Mais quand le manque de matière atteint une importance voisine ou supérieure à ce qui l'entoure, s'agît-il encore d'un trou ?
Un trou ne vaut-il que par ses bords ?
Ce valeureux garde-boue ne s'apparente-t-il pas à ces reliques médiévales sensées contenir un peu de l'organisme d'un défunt martyr ou bienheureux , dans lesquelles la masse de ce qui est honoré est infime en rapport de ce qui l'entoure ?
Une sorte d'homéopathie médiévale.
Bien sur la datation au carbone 14 qui sera, n'en doutons pas, effectuée au cours des prochains siècles révélera que le minerai de fer dont est issue la pièce rapportée possède un âge atomique comparable à celui présent dans les fragments supposés originaux...

Puisque nôtre propos dérive un peu (la faute à qui, hein ?) vers la médecine, je serai tenté de classer cette opération qui finira peut-être par être esthétique du coté des greffes plutôt que dans celle du bouchage de trous.

Donc bravo à Alain, l'étain est la solution noble pour "combler" les creux (des trous qui ont un fond) et l'apport de métal doté d'ne température de fusion plus élevée est bonne si la matière manque.
Ne pas omettre l'utilisation de brasure au bronze basse température pour certains travaux, car la déformation de l'acier s'en trouve sensiblement réduite.

Je terminerai en disant que parlant de Morini, nous n'avons évoqué ici que les trous rouges, la question des trous noirs nous aurait entrainés dans de trop fumeuses hypothèses.
Tandis que là !

Joyeuses Pâques,

François (qui fait l'œuf)

Imaginons l'étranger intéressé par notre topic et qui envisage de traduire les réflexions de notre ami François !!!!

Aîe, notre François a regardé passer les cloches d'un peu trop près dirai-on
Il ne manque plus que Brubru pour lui donner la réplique.

Francki parlait de la soudure à l'arc de la patte de fixation sur le cadre, pas du rebouchage des trous à l'étain. J'ai déjà fait de la soudure sur de la grosse ferraille (charpente metallique) avec de bons résultats. Je pense que j'aurais été plus tranquile si j'avais connu l'épaisseur du tube du cadre. J'aurais dû la mesurer avant de commencer

Revenons à mon phare. Merci François pour la photo. Visiblement, le mien est beaucoup plus percé. Je comprends les trous en partie supérieure qu'on peut garnir de voyants plus ou moins branchés, mais les petits trous en partie basse restent un mystère. Il y avait des fils éléctrique qui en sortaient... étrange.

A Momo je dirai que je pense m'être exprimé en français, donc potentiellement compréhensible pour qui le pratique, Belges y compris !
De là à dire que mes propos sont dignes d'intérêt, c'est une autre affaire.

A Alain,

J'avais bien compris que c'était sur le cadre que tu ressoudais une patte, et pour ma part bien que pratiquant la soudure à l'arc depuis presque cinq décennies, je ne me serai pas risqué à utiliser cette technique, surtout avec un poste à courant alternatif.
Non j'aurais brasé, mais il faut un chalumeau et la bonne brasure.
Tu es un peu loin pour que j'aille te faire ça.
A la rigueur on peut faire un atelier soudure au rassemblement à St Avant, ça vaudra bien une fromagerie... Chjche ?

Ton phare ne vient-t-il pas d'un Airbus ou d'un 747 ?
Franchement autant de trous sur une italienne des années 60 ça surprend !
Remarques, vue ton habileté révélée à tous en matière de bouchage de trous tu peux ne conserver que ceux qui sont nécessaires.
Mais peut-être un éminent spécialiste des Corsaro te trouvera-t-il une image d'un tel phare, pour ma part j'en doute ou alors un modèle "police", mais pour attraper quoi, hein ?

François

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Ton phare n'est pas si percé que cela ,il y a bien des passages de fils en dessous tout est bon en dessous .De plus ce phare a été monté sur les premières versions de 175 GT avec la clef sur le coté je suis entrain d'en peindre un à la maison .Il me parait bien ce phare seuls les deux trous sur le dessus qui ne correspondent pas au voyant , au commutateur et à la clef doivent être bouché
Tu dois boucher 2 trous sur le dessus du phare ; celui qui est juste devant le compteur ( on voit bien il est rond donc percé par un foret) puis entre le voyant centré et le porte clef à droite il y en a un autre lui aussi bien rond . Pour le reste tout est bon
Et oubli l'Airbus!!

Bonjour ,

                Pour obturer des trous tel que ceux du phare il existe la solution du TIG qui chauffe  là ou on soude et nettement moins à la périphérie .

Le brasage est aussi pas mal mais ça chauffe toujours assez fort et ça peut déformer le métal .

Il y a aussi le MIG qui n'est pas mal .

Mais il reste l'étain ..... quand je dois souder des trous du genre du phare ou sur un garde boue je prend des petits bouts de tôle de laiton que j'étame et que je pose à l'opposé du trou et j'étame le tout . Le laiton fait office de support et l'étain sert d'enduit .


Christian , 123 .

Formidable, Momo dit comme moi, je n'ajouterai donc rien.

FB

La question que je me pose toujours quand je vois que certain d'entre nous restent dubitatif devant des détails qui sortent de l'ordinaire, comme les trous en trop du phare de la moto d'Alain, (mais il n'y a pas que ça en matière de restauration).
C'est pourquoi, vous ne partez pas du principe que la pièce en question ne peut elle pas avoir été échangé pour une raison ou pour une autre par une pièce différente de l'origine, simplement parce que la moto a vécu sa vie et qu'il a bien fallu qu'elle roule. Un phare ça se détruit assez facile ment dans un choc même à basse vitesse, il provien peut être d'un autre model tout simplement, Dans les année 60, le mécano sortait ce qu'il avait en magasin pour réparer au plus vite et dans la plupart des cas si le motard était tombé tout seul ce n'est même pas lui qui faisait ce genre de réparation mais le propriétaire.

Super Alain, la restauration du corsaro au jour le jour....un vraie télé-réalité....
Cet hiver, je m'attaque à la monture de Débo pour une remise à niveau...


Ps: Francki, tu as un mp....

Bonjour Alain ,

               C'est un peu dommage que tu habites si loin ...  


Christian , 123 .

DéboetRémi a écrit:Super Alain, la restauration du corsaro au jour le jour....un vraie télé-réalité....
Cet hiver, je m'attaque à la monture de Débo pour une remise à niveau...


Ps: Francki, tu as un mp....

Ca y est je t'ai répondu. Alain OS court. je viens de me rendre compte que le forum ne me dit plus quand je reçois des MP et je n'ai pas trouvé pourquoi.

Si tu as des trous en trop, pourquoi ne pas les démonter? Partant du principe que pour faire un trou on place du vide dans la tôle, il n'y a qu'à enlever le vide pour retrouver la tôle, non?

Et à ta place, je garderais soigneusement mes trous démontés dans une petite boîte, ça peut toujours servir.

Bruno, poinçonneur des jonquilles.

Le forum s'inquiétait du fait que tu puisses rester en veilleuse sur un sujet d'une telle importance...
Merci de nous avoir éclairés de tes lumières !
FB, lampiste.

Elles ne sont rien en regard des tiennes... même en Belgique où l'on est spécialistes Dutroux, personne n'a jamais pensé à le dater au carbone 14!

Bruno

Je n'avais pas posté les travaux sur le phare. Alors voici les photos.

Une fois les trous à boucher identifiés et légèrement enfoncé pour créer un volume, je colle mon aimant derrière et je m'arrange pour que le trou soit horizontal. Notez le numéro 16400 qui s'est révélé lors du décapage à l'acide chlorydrique.



Ensuite, j'étale la pate à étamer et je la chauffe. Elle devient brillante quand elle est à la bonne température.


Après je fais fondre mon barreau d'étain comme je l'ai déjà expliqué, et voilà le travail





Depuis vendredi, j'ai mon aprêt garnissant, ainsi que la peinture rouge et la blanche. La noire, je l'avais déjà. Alors, il n'y a plus qu'à vérifier toutes les pièces, et peut être quand même mastiquer un tout petit peu car il subsiste des marques. Ensuite, je vais me lancer dans l'habillage au polyane de ma cabane de jardin. La suite au prochain numéro

Super, je ferait juste une petite remarque.
Tu décape ta tôle à l'acide chlorydrique, Là je suis méfiant pour l'avenir,moi je m'en sers pour viellir le metal et le faire (aspect rouillé), ça marche en quelque minutes et dans les heures qui suive c'est parfait. J'espère que tu lave bien tes pièces après traitement.