Tout petits problèmes sur ma 500

Cela faisait plus d'un an que ma 500 me cassait les pieds. Les mises en route étaient devenues de plus en plus aléatoires: parfois au premier coup de kick, parfois après 20 ou 30. J'avais bien fait les vérifications standard (mesure de la résistance de la bobine du rotor, vérification des masses, changement des transducers, etc.) mais rien à faire, cela ne faisait qu'empirer.

A côté de cela, certains comme Nic ou Paolo m'avaient signalé que de temps en temps une bouffée de fumée bleue était émise par le cylindre avant. Plus récemment, elle s'est mise à ratatouiller. J'ai cru trouver une fuite à un manchon de carbu, puis une soupape déréglée (plus de jeu du tout), mais rien n'y faisait. Sans compter le réservoir qui s'était mis à fuir à Millau. J'en avait tellement marre que plus rien ne fonctionne que j'ai sérieusement penser à la vendre pour acheter autre chose. Christian m'a heureusement rattrapé à temps, en me faisant valoir que de toute façon je n'arriverais pas à bien la vendre dans cet état, et qu'il serait sage de lui faire d'abord un bon gros entretien. Et de l'essayer ensuite pour voir si j'avais toujours envie de la vendre.

Comme cela faisait plus de 40 000 km que je lui avais rien fait d'autre que des vidanges, réglages soupapes et carbus et remplacement courroie, j'ai bien dû admettre qu'elle était p'têt ben un chouia fatiguée... Donc chargement de la bécane sur la remorque, direction Chënée, et là Eric (le fils de Christian) donne deux coups de kick pour sonder la compression. Cela fait "TONG" et tout se bloque. On démonte la culasse avant et voilà la moitié d'un siège de soupape qui tombe par terre. Je ne retranscrirai pas ici les commentaires de Christian à propos de ma chance (ils seraient sûrement censurés), mais c'est sûr: je suis passé tout près de la grosse panne, de celles qui cassent tout. Si ce morceau s'était barré en roulant, il passait à travers le piston, et pouvait aller se loger au choix entre une bielle et le villebrequin, entre le villebrequin et le carter, ou dans la boîte de vitesse. Biffez la mention inutile...

En continuant le démontage, notre sorcier préféré a encore trouvé une tige de culbuteur cassée, les deux roulements du villebrequin désolidarisés du carter (le palier lisse avait déjà été remplacé par un roulement), des coussinets de bielle limites, des segments usés... Je n'oublie rien?

Le concept de bon gros entretien se justifie pleinement! Le plus étonnant c'est que ça tournait toujours avant de l'amener chez Christian. Comme disait l'autre: 5 minutes avant sa mort il était toujours vivant.

Donc voilà, les "menus" travaux sont en cours. Au passage, Christian va m'installer un alternateur et allumage Kokusan, pour faciliter le démarrage. Plus quelques petites améliorations, histoire d'améliorer l'agrément du moulin. Et c'est vrai que je n'ai plus envie de la vendre...

Bon, là-dessus je vais prendre l'apéro; je vous raconterai la suite quand suite il y aura.

Bruno

Ben non ça n'a rien d'étonnant, ce moteur peut tourner avec des trucs encore plus cassés que ça je peut te le garantir. et ce n'est même pas sûr que le siège aurait défoncé quelque chose s'il s'était décroché en roulant. Perso j'en perdu deux fois et à par une marque dans le piston, rien d'autre. des tiges de culbus j'en ai cassé deux. et je suis rentré à la maison. J'ai roulé aussi avec un moteur qui avait presque tous les segments cassés probablement depuis des centaines de kilomètres voir plus et le roulement de vilo pourri quand au palier et maneton je te dis pas l'état. Ben ça roulait.
Et un de mes copain consessionnaire Honda a repris une Excalibure  arrivée par la route pour vendre une moto neuve il y a plus de 20 ans sans s'apercevoir qu'elle avait avalé une soupape. C'est quand il me l'a donné et que j'ai démonté le moteur que j'ai vu l'état de la culasse et du piston qu'on a vu les dégâts.

Si je comprends bien tu me dis que ce moulin est à peine rodé...

Bruno

Si le morceau c'était barré en roulant il aurait pu traverser le réservoir et venir t'arracher ........
tu es vraiment passer très près de la catastrophe !!!!!!
Comme quoi !!

Elmar l'ancien propriétaire de la 500 grise de Daniel en fin je crois qu'il s'appel Daniel. qui était un gros rouleur et un grand fana d'anglaise et gros rouleur en BSA. M'a dit un jour après avoir démonté le moteur de sa 500 qu'il ne comprenait même pas comment celui-ci pouvait encore tourner, parce qu'un BSA dans cet état avec le jeu au villebrequin et le reste n'aurai pas tenu plus de 5 minutes, et lui roulait comme ça depuis des mois avec le bruis des bielles qui tapaient. et du vilo qui battait de droite à gauche.

De mon côté il m'est arrivé de démonter le moteur pour voir dans qul état il était voir qu'il était rinçé, coussinets, segment, palier, usé. et de le remonter comme ça en serrant les bielles plus fort pour diminuer le jeux, afin de faire durer encore quelques mois et quelques miliers de kilomètres, le temps de faire rectifier un vilo et de me fournir en pièces. Je n'ai jamais rien cassé de grave la moto m'a toujours amené à bon port et ramené à la maison. même avec un siège dans le cylindre ou une tige cassé.

C'est comme un Pratt & Whitney rien ne l'arrête même pas les obus

Je sens que cela va tomber pile poil. Après ce long et rigoureux hiver, nous nous dirigeons vers le printemps.

Bruno

Demain c'est le grand jour: je récupère l'engin boosté par Chistian. Si vous n'entendez plus parler de moi c'est que je n'aurai pas réussi à m'arrêter.
           

Bruno

De toute façon y a que les lâches qui freine

Et bien voilà, je suis à Montréal. J'ai pas pu m'arrêter avant. C'est vous dire si elle roule bien!

Bon, sérieusement, j'ai un petit peu pris l'avion aussi. Comme Christian le disait, hier je suis rentré chez moi sur la bécane (environ 90 km avec quelques détours). Vu la température plutôt frisquette, j'avais envisagé de la ramener sur la remorque, mais je me suis rendu compte que ma nouvelle bagnolle a une runtudju de prise à 13 broches incompatible avec celle de la remorque. Pas le temps de corriger cela, donc Cécile m'a déposé chez le sorcier.

Premier essai concluant... mais frustrant. Avec les nouveaux segments il faut attendre que ça se rode, donc pas question de monter dans les tours; je suis resté bien sagement sous les 5000, et encore sans ouvrir en grand. Ce qui est sûr c'est que le couple est là et bien là. Et lors d'un dépassement, elle a montré qu'elle ne demanderait pas mieux que de prendre des tours. J'ai hâte d'avoir fait 500 ou 1000 km pour voir ce qu'elle a dans le ventre. J'ai en tout cas l'impression en donnant des coups de gaz à l'arrêt qu'il y a moins d'inertie. Le travail d'allègement se ressent nettement.

Bon, il reste quelques réglages à peaufiner. Ma technique de démarrage tout d'abord; j'ai failli la noyer en donnant trop de gaz. L'allumage Ignitech réagit différemment, je vais devoir m'habituer. En voyant Christian oficier, c'est clair quil ne faut pas mettre autant d'énergie dans le coup de mollet (même s'il y a beaucoup plus de compression), mais qu'il faut éviter d'essorer la poignée.

Et un peu de travail sur la carburation: il reste à optimiser le foncionnement sur un filet de gaz, mais c'est du détail.

Au total, je suis super content. Ce moteur començait à être sértieusement rincé, et voilà que je me retrouve avec une mécanique meilleure qu'elle n'a jamais été, et prête pour un bon paquet de km.

Et en plus le printemps se pointe: les chevaux commencent à perdre leur pelage d'hiver!

Bruno

Tu t'es endormi sur ta moto, mon cher Brubru.
Voilà ce que c'est d'enrouler à 5000 trs. On s'engourdit avec le froid, on s'imagine au Québec, le bourdonnement régulier du moteur rappelle celui des réacteurs, et l'accent liégeois celui des canadiens.
C'est pas bien de vider des trappistes avant de prendre la route. Arrête de chanter de Céline Dion et lève toi. Tu es en Belgique et il n'y a pas 6h de décalage horaire, tu vas être en retard au boulot.

Ben non, j'ai ben chauffé le bicycle à moteur jusque chez moi, puis alors chu r’parti sur Québec Air, Transworld, Nord-East, Eastern, Western, puis Pan-American. Et ché ben où chu rendu: à Montréal, et on annonce une maudite tempête de neige pour demain, avec blizzard et tout et tout, ostie d'câlisse de tabarnak.

Et pis confondre l'accent d'ici avec celui de Lîdge, je sais pas comment ça se peut-tu qu'on fasse ça, mon chum.

Bruno

Oui et ma moto fonctionne vraiment mieux, elle à perdu ce petit coté tracteur Heinz que j'aimais bien mais je vais faire avec

Je vois très bien encore que des fois il y a des marques US qui évolue avec le temps. Regarde les motos ROKON, elles ont abandonné les moteurs 2 temps de tondeuses à gazon avec démarrage par tirette à main, pour le moteur 4 temps Honda issus de la CUB avec en plus le démarrage électrique, une révolution dans ce monde figé de la mécanique Américaine et rural. Et encore plus fort, il y a même une suspension sur la roue avant
l'éxeption qui confirme la règle.

Bon, ben voilà, 2000 km plus loin tout s'est remis à foirer. Démarrage de plus en plus difficile malgré le nouvel allumage. Pire, en revenant de chez Christian (soit 200 km aller-retour), la voilà qui se met à ratatouiller vers 4000 tours, comme si elle commençait à manquer d'essence. Cela s'aggrave jusqu'à la panne à 2 km de chez moi. Je trouve une pipe d'admission déchirée, mais la remplacer ne permet pas de faire repartir l'engin. Retour chez Christian en camionnette, pour y découvrir un siège de soupape désolidarisé dans une culasse fendue. Remontage avec une culasse prêtée par Christian (la deuxième...) et ça ne va toujours pas. On finit par trouver un capteur d'allumage défectueux. Trois pannes en 200 km, j'ai trouvé que ça commençait à bien faire... Christian arrive encore une fois à me convaincre de ne pas la balancer dans la rivière, on remonte le tout et je rentre chez moi. Le lendemain, je veux lui faire un réglage de la carburation mais après un quart d'heure elle s'arrête et me file un méchant retour de kick quand je veux la redémarrer, puis plus rien.

C'est là que je me suis dit que j'en avais plein le ..., et que j'allais de toute façon devoir investir dans deux nouvelles culasses pour rendre les siennes à Christian, plus deux carbus et trois disques parce qu'ils sont usés jusqu'à la corde. Soit pas mal d'argent pour une bécane dans laquelle je n'ai plus aucune confiance. J'ai donc pris la décision de la revendre, ou plus exactement j'ai rendu les deux culasses à Christian en lui vendant le reste de la moto.

J'ai gardé cette bécane 32 ans en roulant environ 120 000 km. Enfin, comme dirait Franki, il doit rester le té de fourche inférieur, le garde-boue arrière et le barillet de contact d'origine. Elle m'a emmené jusqu'à la pointe nord de l'Ecosse, plusieurs fois à Cadwell, à trois rassemblements Morini Passion et plein d'autres endroits. C'est peut-être la meilleure moto que j'ai eue, mais là c'est devenu trop difficile; l'heure de passer à autre chose a sonné. Et "autre chose" est en l'occurence une Guzzi V50 qui attend patiement depuis plus de 10 ans dans le garage, et que je gardais pour le moment ou je n'arriverais plus à kicker la Morini. Un bien sympatique petite moto, moins performante mais beaucoup plus relax, et qui correspond plus à mon évolution.

Par contre, je compte bien rester membre du club dont j'ai pu au fil des années apprécier l'ambiance, la bonne humeur de ses membres et les rassemblements annuels. En particulier celui de 2017 en Normandie reste à mon calendrier, sans hésitation. Et je voudrais en profiter pour remercier le comité pour tout le boulot réalisé depuis la naissance du club. Et puis aussi La Goupille pour cette putaing de bonne idée qu'il a eu de le proposer, con!

Bruno

Tiens j'ai eu des passages comme ça, mais je n'ai pas réussi à la jetter même si l'envie.... , j'avoue l'avoir quelque fois jetté à terre de rage au bord de la route ... Au moins deux ou trois en 37 ans, mais finalement, elle c'est accroché comme une... une... 500 Morini qu'on arrive pas à vendre parce que... ben ça s'explique pas;) ... Mais des fois c'est vrais que Elle m'en a fais baver et que je m'attend à en baver encore

Elle n'est pas perdue, cette 500. Elle aurait pu tomber dans de plus mauvaises mains.
je parie qu'un jour, après une remise en état digne de ce nom, l'ami Brubru va la croiser avec un gros pincement au coeur, surtout après s'être bien ennuyé au guidon de la V50, et que le charme va opérer à nouveau.
Si tu doutes, demande à Christian d'essayer la 500 orange, celle qu'il a nettoyé derrière les oreilles et qui a le cadre court.

Ce qui m'épate c'est quand Brubru dit que la Morini serait plus performante que la V50. j'aurais pas crus, la V50 est plus légère.